Alsaciens et Lorrains à Paris durant la guerre de 1870

Portraits d’Alsaciens et Lorrains à Paris durant la guerre franco-prussienne :
Les 2 premiers articles ont fait l’objet d’une présentation lors de la réunion mensuelle de la section Île-de-France du CGA le 17 février 2022.
1. 46 soldats lorrains et alsaciens décédés à Paris V pendant la guerre de 1870 (Hôpital militaire du Val-de-Grâce, Ambulances du V) 
2. Soldat lorrain et soldat alsacien tués à la bataille de Buzenval (Hauts-de-Seine)
3. L’Odyssée d’une ambulance colmarienne à Villebouzin (Essonne)

Relevé de 46 soldats lorrains et alsaciens décédés à Paris V pendant la guerre de 1870

27 soldats lorrains décédés à Paris V pendant la guerre de 1870 (Hôpital militaire du Val-de-Grâce, Ambulances du V) 

  • Meurthe et Moselle 2
  • Meuse 5
  • Moselle 16
  • Vosges 4

Meurthe et Moselle

  • Joseph SALIN né le 3 mars 1844 à Jevaucourt fils de Jean Nicolas et de Marie GILET soldat au 35e de ligne décède le 12 janvier 1871 au Val de Grâce.
  • Ernest DURAND né le 7 novembre 1844 à Thiaucourt  fils de Nicolas et de Françoise JYONNETTE  sergent au 35e de ligne décède le 12 janvier 1871 au Val de Grâce.

Meuse

  • Dominique PETIT né le 20 octobre 1820 né à Trésauvaux fils de Jacques et de Marguerite CHARTIER soldat au régiment de la garde décède le 2 septembre 1870 au Val de Grâce.
  • Jean ROUYER né le 3 mai 1826 à Ligny-en-Barrois fils de Jean Baptiste et de Marie CHOUIMONT époux de Marie CASTAIGNET capitaine au premier régiment de chasseurs à pied décède le 10 septembre 1870 à l’école Sainte Geneviève succursale de l’hôpital militaire du Val de Grâce.
  • Eugène PARENTIN né le 15 février 1832 Bouconville soldat au 42e de ligne décède le 24 octobre1870 à l’ambulance du lycée Corneille .
  • Louis AUBRY né le 27 février 1848 à Damvillers fils de Nicolas et de Marie MUET soldat au premier régiment de train du train d’artillerie décède le 19 novembre 1870 à l’hôpital du Val-de-Grâce.
  • Adolphe HENRI né le ni le 9 mai 1851 à Charny-sur-Moselle fils de Charles et de Marie HUMBERT commis aux écritures à l’intendance militaire décède le 24 novembre 1870 à l’ambulance des sourds et muets.

Moselle

  • Hippolyte BRONNE né le 13 août 1848 à Luppy fils de Pierre et de Marie BOUCHER soldat au 51e de ligne décède le 1er octobre 1870 au Val de Grâce.
  • Michel ADAM naît le 29 septembre 1843 à Postroff fils de Michel et de Anne NEULOIRD soldat au 90e de ligne décède le 2 octobre 1870 au Val-de-Grâce
  • Joseph LAPIERRE né le 14 octobre1848 à Vaxy fils de Jean et de Catherine GERARD soldat au 26e de ligne décédé au Val-de-Grâce le 8 octobre 1870.
  • Jean Georges BAYER né le 10 août 1849 à Guebenhouse fils de Christophe et de Catherine MULLER décède le 13 octobre 1870 à l’ambulance du lycée Corneille.
  • Joseph FREIS né le 18 décembre 1849 à Helimer fils de Jean Michel et de Thérèse CHERET soldat au 59e de ligne décède le 16 octobre 1870 à l’hôpital du Val de Grâce.
  • Henri SICARD né le 7 avril 1848 à Solgne fils de Jean Baptiste et de Sophie NOEL soldat au 51e de ligne, décède le 17 octobre 1870 au Val-de-Grâce.
  • Victor NEVEU né le 18 juin 1836 à Salonnes fils de François et de Christine SCHMITH sergent au 26e de ligne décède au Val de grâce le 18 octobre 1870.
  • Edmond GREGOIRE né le 15 novembre 1833 à Forbach fils de Georges et de Barbe KREMER lieutenant au 122 de ligne décède le 10 décembre 1870 à l’ambulance des sourds-muets.
  • François GOGUE né le 28 janvier 1849 à Thionville fils de Hubert et de Anne LEMOINE soldat au 112e de ligne décédé le 12 décembre 1870 au Val de Grâce.
  • Jules LEVEQUE né le 18 février 1848 à Rodemack fils de Lothaire et de Marguerite DUGNEVAUX soldat au 109e de ligne décède le 25 décembre 1870 à l’ambulance des sourds et muets.
  • Jean MULLER né le 11 novembre 1841 à Rémeling fils de Jean et de Madeleine KROPS soldat au 128e de ligne décède le 7 février 1871 au Val-de-Grâce.
  • Philippe SIMON né le 14 février 1835 à Rouen fils de Simon Jacques et de Anne DENIS maréchal des logis au 11e régiment d’infanterie décède le 13 février 1871 à l’ambulance de la santé.
  • Charles HALOT né le 26 juin 1850 à Saint-Avold fils de Pierre et de Marie OBERLANDER soldat au 111e de ligne décède le 22 février 1871 à l’ambulance des sourds et muets.
  • Jean DALLER né le 16 août 1849 à Estroff fils de Michel et de Marie ALBERT soldat au 109e de ligne décède le 24 février 1871 à l’ambulance du jardin des plantes.
  • Joseph LEPODIER né le 11 mai 1850 à Ban Saint Martin fils de Jean- Marie et de Monique GUERARD soldat au 2e régiment d’artillerie décède à l’ambulance des sourds-muets le 9 mars 1871.
  • Louis LUTZ âgé de 19 ans né à Phalsbourg fils de François et d’Elisabeth ROTH soldat au 117e de ligne décède le 21 mars 1800 soixante-et-onze au Val-de-Grâce.

Vosges

  • Nicolas Vital GUYOT né le 28 avril 1844 à Tendon fils de Jean Baptiste et de Agathe COLAS soldat au 59e de ligne décède le 18 octobre 1870 à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce.
  • Jean Baptiste RICHARD âgé de 34 ans né à Lépanges-sur-Vologne soldat décède au Val-de-Grâce le 26 décembre 1870;
  • François Constant THIOT né à Aydoilles le 8 novembre 1843 fils de Nicolas et de Marguerite FRUMOIN soldat au 126e de ligne décède le 9 mars 1871 à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce.
  • Joseph DIDIER de PRESSE né le 16 août 1848 à Croix-aux-mines fils de Joseph et de Marianne PIETRI, sergent-major au 111e de ligne, décède le 9 mars 1871 à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce.

19 soldats alsaciens décédés à Paris-V pendant la guerre de 1870 (Hôpital militaire du Val-de-Grâce, Ambulances du V) :

  • Bas-Rhin 9
  • Haut-Rhin 7
  • Territoire de Belfort 3

Bas-Rhin

  • Alfred John de PELLIEUX âgé de 31, né à Strasbourg, fils de Jean-Honoré et de Blanche Louise BATET, sergent major au 71e de ligne, décédé le 2 octobre 1870 à l’ambulance 3 place Saint-Michel.
  • Théophile SCHMIT né le 11 août 1849 à Elsenheim, fils de Jacob SCHMIDT et d’Elisabeth MERTZ soldat au 51e de ligne décédé le 2 octobre 1870 à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce.
  • Laurent LARUELLE âgé de 18 ans, né à Sélestat, fils de Laurent LARUELLE et de Madeleine WEILCH, soldat au 91e de ligne, décédé le 4 octobre 1870 à l’ambulance de l’école normale supérieure
  • Pierre ADOLPHE né le 7 janvier 1837 à Dahlenheim fils de Jean-Pierre et de Catherine MAHLER garde républicain décédé le 25 novembre 1870 à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce.
  • François Joseph JACOB né le 4 janvier 1847 à Pfettsheim, fils de François et de Marie WOLFF, soldat au 109e de ligne, décède le 23 décembre 1870 à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce.
  • Frédéric HEIMBERGER né à Buswiller le 18 août 1843 fils de Frédéric et de Marie PROCK soldat au 16e de ligne décédé à l’hôpital militaire du Val-de- Grâce le 24 décembre 1870.
  • Nicolas REUTENAEUR né le 28 avril 1848 à Weislingen, fils de Nicolas et de Christina BARON, sapeur au 3e régiment de génie décède à l’ambulance du jardin des plantes le 18 janvier 1871.
  • Joseph Eugène VALTZ né le 24 février 1844 à Strasbourg fils de François et de Madeleine RICHMANN, soldat au 126e de ligne décède le 25 janvier 1871 à l’ambulance du jardin des Plantes.
  • Joseph MULLER né le 23 août 1848 à Barr, fils de Joseph et d’Elisabeth BEAUN soldat au 3e régiment de génie, décédé à l’hôpital militaire du Val-de- Grâce le 19 février 1871.

Haut-Rhin

  • Joseph KILLEMEYER né le 27 janvier 1846 à Wattwiller fils de François et de Marie FARZINE, soldat au 27e de ligne décède à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce le 28 octobre 1870.
  • Judas BLOCK né le 27 août 1849 à Biesheim, fils de Léopold et de Lapete THOMAS soldat au 27e de ligne décède le 4 novembre 1870 à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce
  • Jean Baptiste TOURNEUR né le 14 juin 1851 à Rombach le fils de Jean et de Rosalie GERARD caporal au 100e de ligne décède à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce le 7 novembre 1870
  • Jean Baptiste GULDEMANN né le 22 mars 1852 à Valdieu, fils de François et de Thérèse MOTET, caporal au 60 régiment de ligne décède le 9 novembre 1870 à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce
  • Albert KNOEPHEN âgé de 28 ans né à Mulhouse, fils d’Antoine, soldat de la guérilla de l’île de France décède le 23 décembre 1870 à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce
  • Jean DEGUILLE né à Mulhouse le 15 octobre 1837 fils de Jean-Pierre et de BOURGTRADES soldat au 123e de ligne décède le 29 décembre 1870 à l’ambulance du jardin des plantes.
  • François-joseph HOSSELIN né le 18 janvier 1853 à Manspach fils de François et de Philippine, soldat au 21e bataillon de chasseurs, décède le 5 mars 1871 à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce.

Territoire de Belfort

  • Baptiste BOUCHER né le 17 janvier 1849 à Giromagny fils de Nicolas et de Marianne CHEVANNE soldat au 69e de ligne décède à l’hôpital militaire de Val de grâce le 2 octobre 1870.
  • Xavier BURY âgé de 28 ans né à Belfort fils de Joseph et de de Angélique WASNET époux de Francine Eugénie BREUILLET sous-lieutenant au 6e bataillon de la garde mobile de la seine décède le 27 décembre 1870 à l’hôpital du Val-de-Grâce tué sur le champ de bataille du plateau d’Avron.
  • François MONNIER né en 1812 à Montbouton fils de Nicolas et de Marie COULON époux de Marie-Françoise BOIGEAL infirmier militaire décède le 10 février 1871 à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce.

Anne BLOT-LEMAÎTRE, membre du CGA, section Île-de-France

Sous I’emblème de la croix rouge: une ambulance anglo-americaine a Paris, en 1870. Source : DURANT LA GUERRE FRANCO-ALLEMANDE DE 1870-1871 Comment naquit la solidarité Croix-Rouge par V. Segesvary

Soldat lorrain et soldat alsacien tués à la bataille de Buzenval (Hauts-de-Seine)

  • Un Lorrain : Michel KLOCK, carabinier au 1er contingent de ce bataillon, né à Puttelange-aux-Lacs (Moselle) le 29 mars 1833, fils d’Antoine KLOCK et de Barbe HENRY, décédé le 29 janvier 1871 lors de la bataille de Buzenval, mortellement blessé d’une balle dans la poitrine.
  • Un Alsacien : François-Xavier HUNTZIGER, clairon au deuxième régiment de la Garde Nationale Mobile de Paris, né à Westhalten (Haut-Rhin) le 12 février 1834, fils d’Augustin HUNTZIGER, vigneron et de Rose DESCHLER, blessé lors des combats de la redoute de Montretout (Saint-Cloud), décédé des suites de ses blessures à l’ambulance du Grand Hôtel de Paris (1 rue Auber, Paris 9ème) le 21 février 1871.

Lire l’article complet : « Un Alsacien et un Lorrain donnent leur vie pour sauver Paris ».

N.Z., membre du CGA, section Île-de-France

Départ de Paris, en 1870, d’un convoi de la Croix Rouge. Source : Les différentes ambulances militaires hippomobiles, attelage-patrimoine.

L’Odyssée d’une ambulance colmarienne à Villebouzin (Essonne)

L’odyssée de l’ambulance colmarienne du Dr Emile NEUMANN ayant pour aides et compagnons MM. SCHMITT, pharmacien, BIRMELÉ, BOTT (Paul), HOECHER, LÉONHARDT (Théophile), LÉVY (Sylvain) et ORTLIEB qui partirent comme ambulanciers volontaires. Nous avons repéré ce récit dans l’article intitulé « Le Cimetière des Prussiens à Longpont » (Avril 2008) du passionnant blog Chronique du vieux Marcoussy et des lieux circumvoisins. En voici la teneur principale. Nous vous invitons vivement à consulter l’article complet !

La commune de Longpont-sur-Orge (cant. Montlhéry, arr. Palaiseau, Essonne) a été occupée par les Prussiens de mi-septembre 1870 à mi-février 1871. Le château de Villebouzin fut réquisitionné par l’armée prussienne dès son arrivée dans le sud de Paris, dans la région de Montlhéry. Pendant le terrible siège de Paris, on y installa, une ambulance (infirmerie) où étaient soignés les blessés et les malades du typhus (jusqu’à 500 malades à Villebouzin). Les morts prussiens furent provisoirement ensevelis sur un terrain qu’on nomma longtemps « le Cimetière des Prussiens » (puis « la Berge), avant d’être transférés en 1877 au cimetière de Longpont (les dispositions du traité de Francfort et la loi du 4 avril 1873 imposaient de donner une sépulture digne aux soldats morts en France).

« Dès le début de la guerre de 1870, la Société colmarienne de secours aux blessés s’était occupée d’organiser plusieurs ambulances locales ; celles-ci étant devenues inutiles par suite des événements, le comité décida d’envoyer deux ambulances dans les environs de Paris sur le nouveau théâtre de la guerre. La première fut placée sous les ordres du Dr HUMMEL; et l’autre sous les ordres du Dr Emile NEUMANN ayant pour aides et compagnons MM. SCHMITT, pharmacien, BIRMELÉ, BOTT (Paul), HOECHER, LÉONHARDT (Théophile), LÉVY (Sylvain) et ORTLIEB qui partirent comme ambulanciers volontaires. Le 8 septembre 1870, l’ambulance se dirigea vers Paris. Arrivés dans la capitale le 10 au soir, l’ambulance reçut sa feuille de route le 13 au soir, pour Tours |…] ».

Le convoi fut arrêté au niveau de Brétigny-sur-Orge, empêché de poursuivre ou de rebrousser chemin. « Les ambulanciers furent conduits à Corbeil, auprès du général von HARTMANN, commandant le IIe corps bavarois. Le général n’a que faire de la Convention de Genève, à la guerre comme à la guerre ; les français sont dans les lignes allemandes et doivent y rester jusqu’après la capitulation de Paris. »

Conduits à Lonjumeau via Arpajon, les Colmariens sont présentés au général von der THANN, commandant le 1er corps bavarois. Accusés d’espionnage, ils échappent de peu au peloton d’exécution. On les conduit finalement le 24 septembre 1870 au château de Villebouzin… « Les médecins bavarois, malgré le grand nombre de malades auxquels ils avaient à donner leurs soins (l’ambulance regorgeait de soldats atteints de fièvre typhoïde ou de dysenterie), n’eurent jamais recours à leurs services. »

Néanmoins, avec l’appui d’un des médecins (le Dr HERMANN), LÉONHARDT et NEUMANN obtiennent un sauf-conduit pour aller à Versailles le 21 octobre faire leur requête au Comité versaillais de la Société de la Croix-Rouge. Le prince PUTBUS, délégué de la Société allemande de secours aux blessés décide finalement : « Vous devez être renvoyés dans vos foyers, je ne puis vous laisser et ne vous laisserai pas rejoindre l’armée française; vous retournerez en Alsace, à Colmar, d’où vous êtes partis; ce n’est qu’à cette condition que je vous accorde la liberté. »

Jean-Pierre DAGNOT « Le Cimetière des Prussiens à Longpont », Avril 2008, d’après L’Odysée d’une ambulance colmarienne aux environs de Paris (1870) par le docteur Emile NEUMANN (1884).

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