Hans Glück, mon Sosa 2022 était Strohschneider ou coupeur de paille lorsqu’il a déclaré la naissance de son 1er enfant le 2 juin 1689 à Berstett, village du Kochersberg au Nord-Ouest de Strasbourg,
La paille ou plutôt les pailles servaient à de nombreuses utilisations comme le torchis ou pisé, les paillasses de couchage, les litières… mais aussi pour les toits de chaume.
Comment cela ? Y avait-il des toits de chaume en Alsace, me demanderez-vous ?
Dans notre imagerie culturelle, les grands toits des maisons alsaciennes sont couverts de tuiles. Oui, mais ! c’était après les époques préhistoriques, médiévales et jusqu’au XVIe siècle, où la plupart des habitations et granges étaient couverts de chaume. Ce n’est qu’au début du XVIIIe siècle que les toits en tuiles bien connus se sont généralisés d’abord pour les maisons d’habitation puis pour les granges et autres bâtiments agricoles. Au tout début du XXe siècle, on pouvait encore voir des habitations à toit de chaume dans les vallées des Vosges et dans le Sundgau.
Le chaume, paille de seigle préconisée pour sa longueur et sa longévité, ou de roseau, de jonc sont des isolants très efficaces, leur ressource importante et peu onéreuse, mais, malheureusement très inflammables : des chroniques relatent des incendies très nombreux :
350 maisons autour de la cathédrale de Strasbourg en 1298, l’incendie de tout le village de Schwenheim en 1671, Le village de Rimsdorf entièrement détruit le jour de Noël 1712… la liste est longue.
Au point que le comte de Hanau-Lichtenberg a émis des ordonnances en 1703 et 1728 interdisant de couvrir les toits en chaume.
Hans Glück était-il couvreur ? Rien n’est moins sûr. Dans son acte de mariage le 31 août 1688, il est dit « journalier ». On peut penser qu’il coupait et liait les gerbes (ou gerbillons, poupées, bottes) préparant le travail du couvreur. En effet, un recensement des métiers au XVIIIe siècle à Furchhausen, village proche de Saverne, note la distinction entre le coupeur (Strohschneider) et le couvreur (Strohdecker), ce dernier métier étant donc appelé à disparaître avec les toits en tuiles.
De l’outillage a été développé pour cet art du chaumier, outils similaires dans de nombreuses régions, avec leurs dénominations en patois.
Un des plus spécifiques est sans doute la palette (polote), « outil maniable criblé de trous, servant à égaliser les gerbillons et à donner au chaume une pente parallèle à la charpente ».
Ces métiers de coupeur et couvreur ont été peu décrits, ils étaient cependant indispensables à la vie, les artisans se déplaçant selon la demande ou domiciliés dans les villages.
A mon tour, j’ai glané et pour l’essentiel sur le site numistral.com donnant accès aux nombreuses publications des Sociétés d’Histoire en Alsace.
I.Z., membre du CGA, section Île-de-France
En savoir plus :
- « Toits de chaume dans le Kochersberg »
- « Toitures en chaume à Gommersdorf et ailleurs en Haute-Alsace »
LUNDI | MARDI | MERCREDI | JEUDI | VENDREDI | SAMEDI |
1er nov. A comme Ackerer | 2 nov. B comme Bleicher | 3 nov. C comme Couvreur de paille | 4 nov. D comme | 5 nov. E comme |
Un très bel article, très détaillé. J’ai aussi des couvreurs « en » chaume dans le Brabant wallon.
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Excellent, merci Marie ! Si chacun de nos lecteurs peut piocher au fil des articles de quoi étoffer ses connaissances familiales, alors le but du challenge AZ est atteint !
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I love reading the A-Z challenge – I learn so much about the Alsace!
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Glad you can get to know Alsace better ! Thank you for your message Cela.
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