Challenge AZ.F : De l’Alsace à la F.landre, pendant la guerre de Succession d’Autriche

En cherchant le Sosa n°23 de ses enfants, un lecteur flamand du blog Généalogie Alsace découvre que l’un de ses ancêtres est un uhlan alsacien de 1743 à 1749.

À vous qui êtes si loin d’Alsace !
À vous, lecteurs des 5 continents qui suivez notre blog et le lisez régulièrement.
Aujourd’hui, nous pouvons nous déplacer facilement dans le monde entier. Mais quelle aventure du temps de nos ancêtres ! Vous nous avez parlé de vos racines alsaciennes, vous nous avez raconté comment vos aïeux ont quitté l’Alsace,  quels chemins ils ont empruntés…
Dans le cadre du Challenge AZ des blogs de généalogie, tout au long de ce mois de novembre 2023, nous partageons vos récits d’émigration. Ils nous rapprochent de vous et de nos racines communes. Merci et bonne lecture !
Comment suivre le Challenge AZ édition 2023

Cet article explique les recherches successives faites par l’auteur sur ses origines familiales : recherches sur l’origine du patronyme SICHIEN jusqu’à l’ancêtre Michael ZIGIN né en 1720 et questionnements à propos des indications contenues dans l’acte de naissance de son fils illégitime en 1749 (“caporal et hulan du régiment noir du comte de Saxe”). Nous avons choisi de le publier dans le cadre de ce challenge AZ consacré à l’émigration alsacienne.

De l’Alsace à la Flandre, pendant la guerre de Succession d’Autriche

A. Introduction

Je suis Julien SICHIEN, né en Belgique (Berlare, Termonde, province de Flandre-Orientale) le 28/07/1949. J’ai cherché à retracer la vie du Sosa n°23 de mes enfants (soit : mes enfants, moi, femme (ma mère), femme, femme). Le résultat est donc la grand-mère de ma mère : une SICHIEN aussi (qui est née plus d’un siècle avant ma naissance !!!), Sosa n°23, SICHIEN Maria Coleta, née à Berlare le 8/03/1846. Maria Coleta SICHIEN était la sœur de Andreas SICHIEN (Sosa n°16), le grand-père de mon père.

64. SICKIN Jacobus
Wichelen, 24/11/1783
65. DHOLLANDER Cecile
Berlare, 27/02/1789
66. BRACKE Livinus
Oostakker 23/01/1784
Berlare +3/05/1851
67. Van (den) HENDEN (Eynde) Elisabeth
Berlare 9/10/1787
Zeveneken x 5/02/1807
32. SICHIEN Theodoor
Berlare 8/11/1813
33. BRACKE Lucia
Berlare 30/06/1816 +26/1/1885
16. SICHIEN Andreas Karel
Berlare 12/05/1853
Arbre généalogique Andreas SICHIEN, Sosa n°16
Andreas Karel SICHIEN, né le 12 mai 1853 à Berlare (Belgique)

B. Les origines familiales en Alsace ?

16. SICHIEN Andreas Karel
Berlare 12/05/1853 Overmere + 13/10/1927
32. SICHIEN Theodoor
Berlare 8/11/1813
64. SICKIN Jacobus
Wichelen 24/11/1783
128. ZICHIN Jan Baptista
Wichelen 15/06/1757
256. ZIGIN Michael Jeremiah
1719/1720 Wichelen x 28/06/1749 + 23/11/1769
La lignée agnatique d’Andreas Karel SICHIEN

Les patronymes :

Quelques écritures pour le nom de famille : au total, dans les régistres paroissiaux, nous avons trouvé 27 (!!!) écritures différentes au 18e siècle ; il ne reste plus maintenant que 3 écritures, SIGIN, SICHIN et SICHIEN (en 2008 en Belgique, on comptait 150 SIGIN, 35 SICHIN et 85 SICHIEN).
Les 27 écritures patronymiques au 18e siècle : Ziggyn, Zigu, Ziggu, Zichin, Sickin, Sicking, Siking, Sicken, Siechien, Sichen, Sieking, Sikin, Siken, Sickinx, Schikking, Schiking, Schiekking, Schieking, Schicking, Schigginck, Schickking, Schigging, Schinkinck et Shigginck.
L’ancêtre ZIGIN Michael Jeremiah portait le nom ZIGIN ; c’est un nom germanique (pas flamand comme Lampaert, Van Aert, Philipsen, Stuyven, Evenepoel, Campenaerts, … )

Origine ?  D’ou vient Michael Zigin ?

Michael Jeremiah ZIGIN est mentionné pour la première fois sur un acte de naissance de son premier fils le 10 février 1749 à Wichelen/Schoonaarde (entre Gand, Alost et Termonde) :

Baptisatus est Petrus Joannes filius illegitimus Michaelis Jeremiah Zigin corporael et holaen nigrae cohortis comitis Saxoniae et Judicae van Gijsegem,…

Acte de baptême de Pierre Jean ZIGIN, le 10 février 1749 à Wichelen/Schoonaarde

J’ai  commencé l’enquête avec ces informations : Saxe, uhlan, soldat,  noir…  Pourquoi un “étranger” en Flandres ?

  • Uhlan/soldat ? Un uhlan est un lancier à cheval dans l’armée (voir l’illustration ci-dessous) ; il a une fonction stratégique pour reconnaître les positions des ennemis . Les premier uhlans étaient présents dans les régions de Saxe vers 1730 ; la plupart étaient des Polonais.
Uhlan, source Wikipedia
  • L’ histoire en Belgique pendant cette période ? Depuis 1714, la Belgique était sous la souveraineté de l’Autriche. En 1744-1748 le territoire fait l’objet d’une guerre : la “guerre en dentelles” [guerre de Succession d’Autriche] oppose la France (le roi Louis XV et le maréchal Mauritz von Saksen) et l’ Autriche (Maria-Theresia von Habsburg).
  • La guerre contre l’Autriche a commencé à Courtrai en 1744. En août 1745, la France avait conquis Termonde et dès 1746 toute la Belgique. Par le traité de paix d’Aix-la-Chapelle (1748), la Belgique redevient une province de l’Autriche. L’armée française quitte le territoire en 1749.

Avec un nom germanique (Zigin) et l’origine des uhlans, j’avais pensé que Michael ZIGIN avait un lien avec l’Autriche. Mais ni dans les lettres, les e-mails, les livres… je n’ai trouvé de résultats.

La France ? Le mot Saxe dans l’acte vient-il du maréchal Mauritz von Saksen [Maurice de Saxe] ?

Moritz Graf von Sachsen (maréchal en France since 26/03/1744). Source Wikipedia

Le maréchal Mauritz von Saksen était le demi-frère du roi Frederik August II/ Augustus III de Pologne. Le 13/03/1743, il fonda le régiment de uhlans “Volontaires de Saxe“, une armée équestre de 960 hommes (6 brigades ; 50% uhlans et 50% dragons). Les uhlans ont aussi été déployés pour la “guerre en dentelles”.
PS : L’idée de Mauritz von Saksen concernant le recrutement de soldats mercenaires : “Un Germain [ou un autre soldat étranger à la solde des Français] compte pour trois hommes : il en sauve un dans le royaume, il en arrache un à nos ennemis et il nous sert.”

Le tour de Belgique des uhlans français entre 1744 et 1749 :

Le champ d’action des uhlans concerne toute la Belgique mais surtout les Flandres : info via le livre de Henry Pichat de 1909, La Campagne du maréchal de Saxe dans les Flandres, de Fontenoy (mai 1745) à la prise de Bruxelles (février 1746) et via le livre du Comte Pajol de 1884, Guerres sous Louis XV Tome III Italie-Flandre 1740-1748.
Le « tour » de Belgique a commencé en 1744 près d’Ypres, puis s’est poursuivit en juillet 1745 à Melle/Gand, en août 1745 près d’Alost, en novembre 1745 entre Alost et Termonde. Après la prise de Bruxelles en février/mars 1746, les troupes étaient casernées à Termonde et surtout à Gand jusqu’en 1749.

Informations sur les combats en Flandre dans le livre d’Edmond Van den Breen Hoe Berlare de geschiedenis beleefde :

Les Français commencent par l’ouest, s’emparent de Courtrai et d’une grande partie de la Flandre occidentale en 1744 et remportent la bataille de Fontenoy près de Tournai (11 mai 1745).

Le 9 juillet 1745, la bataille de Melle s’est déroulée dans notre région. Les
Français (7500 hommes), dont Mauritz von Saksen, « campaient » à Roborst.

et les « alliés », c’est-à-dire les Anglais, les Néerlandais et les Autrichiens avec 4000 hommes à Alost. Les Français veulent s’emparer de Gand afin de couper la route de ravitaillement anglaise d’Ostende à Bruxelles.La bataille de Melle est remportée par les Français (jusqu’à 300 morts).

Gand a été prisee le 11 juillet 1745 et la capitulation a été signée le 15 juillet. Lokeren tombe le 14 juillet 1745.
Le 19 juillet, Bruges et Audenarde tombent aux mains des Français. Pour les « locaux », il y eut un retournement de situation. Dans le livre d’Edmond Van den Breen, Hoe Berlare de geschiedenis beleefde, un certain nombre de faits sont mentionnés. Le 21 juillet, Berlare est prise par les armées françaises et vit (à nouveau) sous l’occupation française. En juillet de l’année 1745, les réquisitions ont commencé par les Français. Il s’agissait de bœufs, de bière, d’avoine, de foin, de légumes, des moutons, du pain, … pour un camp à Wetteren, entre autres.

Le 7 août 1745, sous la direction de François, duc d’Harcourt, le siège de la ville de Termonde commence. Termonde est alors défendue par des Autrichiens et des Néerlandais. Depuis Alost, le 5 août 1745, 20 compagnies de grenadiers français et 400 dragons français s’avancent. Un groupe de soldats de Hollande et du Hanovre (Saxe) veulent venir en aide à Termonde mais en sont empêchés. La ville, après bombardement, se rend le 12 août 1745. (capitulation le 13 août 1745).

Les Français s’engagent de plus en plus dans la guerre. Parmi les batailles françaises, on peut citer : Nieuwpoort (5 septembre 1745), Bruxelles (21 février 1746 ; avec l’aide de troupes françaises, dont des ulans, de Termonde et de Gand), Rocourt (11 octobre 1746), Vlijtingen/Lawfeldt (2 juillet 1747, en présence du roi Louis XV), Bergen op Zoom (16 septembre 1747).

Une lettre du Service historique de la Défense (SHD – Château de Vincennes), reçue en aout 2011, m’apprends que Michel ZIGIN était Volontaire de Saxe (Compagnie de Mirbach Ulans).

“Dans l’inventaire des contrôles de troupes de l’ancien régime « Corvisier », deux compagnies Mirbach ont été identifiées, l’une dans le régiment de Saxe (volontaires), registre coté GR 3 Y 278 dans lequel a éte identifié Michel Zigin, l’autre dans le régiment de Friese (volontaires), registre coté GR 3lf 115.
Le Service historique détient des archives administratives relatives aux volontaires de Saxe, conservées sous la cote GR Y 406.

Le livre “LES CONTROLES DE TROUPES DE L’ANCIEN RÉGIME” de A. CORVISIER,1970 (MINISTERE DES ARMEES ÉTAT-MAJOR DE L’ARMÉE DE TERRE SERVICE HISTORIQUE) indique notamment ce qui suit :

17e REGIMENT DE DRAGONS
VOLONTAIRES DE SAXE (1743),
VOLONTAIRES DE FRIEZEN (1751),
VOLONTAIRES DE SCHOMBERG (1755),
SCHOMBERG-DRAGONS (1762).

2 733 – 3Yc 278 – « SAXE » (volontaires). « Envoié par le Sr Lefort,
major du régiment de Saxe-cavalerie légère. Reçu le premier juillet 1749 ».
Cies accouplées de Uhlans et de volontaires Treffa cadet de Knackfussen Cholet
Mirbach Treffa l’aîné.
comte d’Ollone – Compagnie Knackfussen Uhlans : 1747-1750 ; 97 hommes ; A, Ln, quelquefois Npm et Prof. s., D.
Volontaires : 1743-1750 ; 136 hommes ; A, Ln, quelquefois Npm et Prof. s., D.

Dans la réponse du Service historique de la Défense (Département des publics et de la valorisation, Château de Vincennes, Avenue de Paris à Vincennes), nous avons reçu la liste suivante :

Compagnie de Mirbach – Ulans – source : SHD, 2 733 – 3Yc 278
Compagnie de Mirbach – Ulans – source : SHD, 2 733 – 3Yc 278

Michel ZIGIN figure dans la liste «Compagnie de Mirbach» avec les informations suivantes :
Sous-brigadier
Enrôlé en 1743 à l’âge de 23 ans (né en 1719 ou 1720 ?) et congédié en juin 1749
Natif de Bierbach en Alsace
[Taille 5 pieds 1 pouce = 1,64/65m, les yeux bruns Visage allongé Cheveux chatains]

PS. : Que signifie la mention “noir” dans l’acte de naissance ? Cela reste une question en suspens. Ou c’est le noir dans l’héraldique de Mirbach ? Ou beaucoup de personnes noires chez les Volontaires de Saxe ? Ou …

C. Où est Bierbach ?

Il n’ y a pas actuellement de Bierbach en Alsace. Autrefois peut-être ? Peut-être Bourbach ? ou ?

BOURBACH-LE-BAS [68 – HAUT-RHIN] [Code INSEE – 68045], BOURBACH-LE-HAUT [68 – HAUT-RHIN] [Code INSEE -68046] (région Mulhouse), ou Forbach ? ou …?

Des Bierbach en Allemagne :

  1. Bierbach (an der Blies), Blieskastel, Deutschland
    Est de Saarbrucken (Saar)
  2. Bierbach, Nalbach, Deutschland Nord de Dillingen (Saar)
  3. Bierbach, Brensbach, Deutschland SE de Mainz

Néanmoins des lettres, des e-mails, des livres, par exemple un livre de Hans Capel, Einwohner von Bierbach bis 1830 et un livre de Karl Eidenmüller, Familienbuch Wersau/Odenwald mit Bierbach 1640-1807… Je n’ai pas trouvé de résultats concernant les ancêtres de Michael Jeremiah Zigin.
PS : En Allemagne il existe aussi Mirbach (nommé comme la compagnie des uhlans)

Le patronyme Zigin/Sigin/… en Alsace et dans les environs :

  • J’ai visité le CRHF (Centre de Recherches sur l’Histoire des Familles) à F – 68500 Guebwiller : pas de résultats non plus.
  • CRHF : On-line 2 résultats Zigin/ Sigin/Siegin /… :
  1. Oberdorf : marriages 1793-1902 + familles juives 1792-1905
  2. Eimeldingen : Ortssippenbuch (Tome 2) Siegin
  • Dans le passé nous trouvons les noms Zigin, Sigin, Siegin, …en France mais aussi beaucoup dans le region Lörrach (Allemagne – Forêt noire) et près de Bale ; mais pas de résultats non plus concernant les ancêtres de Michael Jeremiah Zigin.

Conclusion : Cette enquête pourrait-elle se poursuivre par un article consacré à l’émigration alsacienne grâce à Bierbach ?

Julien SICHIEN, Berlare, BELGIQUE (province de Flandre orientale)

Compléments d’enquête

1. L’hypothèse la plus plausible : Michael ZIGIN est originaire de Bierbach an der Blies (Blieskastel, Sarre, Allemagne)

NB : Le 2ème Bierbach – près de Nalbach (au Nord de Dillingen) – n’est pas le nom d’un village mais le nom de la rivière. Le 3ème Bierbach – au SE de Mayence – est un petit hameau de Brensbach.

  • Avant la Révolution française, Bierbach an der Blies appartenait au duché de Palatine Zweibrücken (Palatinat Deux Ponts) qui faisait partie de l’Alsace. Cette seigneurie s’étendait au nord de l’Alsace, tout près de l’actuelle frontière France/Allemagne et de la ville de Saarbruck. En 1743, Bierbach était donc en Alsace ! Lire “Les seigneuries alsaciennes”.
  • En 1794 les troupes françaises révolutionnaires occupent la rive gauche du Rhin et donc aussi Bierbach. La France annexe la région en 1798 (paix de Campo Formio en 1797).
  • Après la défaite de Napoléon Ier à la bataille de Leipzig (1813) et la prise de la rive gauche du Rhin par les Alliés (janvier 1814), le territoire repris est placé sous l’autorité provisoire du Gouvernement général du Rhin moyen. À partir de juin 1814, il est administré par la Commission mixte impériale-royale autrichienne et royale bavaroise d’administration des terres.
  • Le 14 avril 1816, un traité a été signé entre l’Autriche et la Bavière. Changement territorial pour Bierbach : Bierbach, qui faisait partie du district de Zweibrücken, devient une partie du Rheinkreis bavarois (Cercle du Rhin, capitale Speyer). En 1837, le Cercle du Rhin est rebaptisé Palatinat (Pfalz) ou Palatinat rhénan (Rheinpfalz).
  • Après la Première Guerre mondiale perdue, le traité de Versailles (1919) ordonne la séparation des régions occidentales du Palatinat. Elles sont affectées à la nouvelle région de la Sarre (placée sous l’administration de la Société des Nations). Ces territoires forment aujourd’hui la Sarre et le comté de Sarre-Palatinat. Homburg, Saint-Ingbert et une partie du comté de Zweibrücken (dont Bierbach) font partie de la nouvelle région de la Sarre en Allemagne.
  • Depuis la réforme territoriale et administrative de 1974, Bierbach n’est plus une municipalité indépendante mais est devenue un district de la ville de Blieskastel.

Sources : Wikipedia “Bierbach an der Blies” et “Cercle du Rhin”

2.   Les soldats noirs du Régiment de cavalerie de Saxe

L’acte de baptême du 10 février 1749 indique « Pierre Jean, fils illégitime de Michael Jeremiah Zigin, caporal et hulan du régiment noir du comte de Saxe et Judice van Gijsegem, a été baptisé… »

“Le régiment des Volontaires de Saxe (aussi connu sous le nom de « Saxe-Volontaires » ou « Volontaires du maréchal de Saxe ») est une unité de cavalerie de l’Ancien Régime. Levée en 1743 par le Maréchal de Saxe, cette unité servira principalement de garde pour sa résidence, mais elle sera aussi engagée dans la guerre de Succession d’Autriche et la Guerre de Sept Ans. Elle devient un régiment de dragons en 1751 et peut être considérée comme l’ancêtre du 24e régiment de dragons.”

Souce : Wikipedia “Volontaires de Saxe”

Le régiment des Volontaires de Saxe est en partie constitué de soldats de couleur, issus d’Afrique ou des Antilles, comme l’indique André CORVISIER dans son article “Les soldats noirs du maréchal de Saxe. Le problème des Antillais et Africains sous les armes en France au XVIIIe siècle” :

 « La présence de soldats noirs dans l’armée française est attestée par l’iconographie […] À vrai dire, le régiment de cavalerie légère de Maurice de Saxe est un corps assez particulier, puisque composé de six brigades de deux compagnies chacune, l’une de uhlands, l’autre de volontaires. C’est dans les uhlands de la première brigade, commandée par M. de Knackfussen que se trouvent les noirs de Maurice de Saxe. Dans le premier contrôle, sur 45 hulands de la brigade Knackfussen, on compte 9 hommes qualifiés « maures » et 20 qualifiés « nègres ». C’est le contrôle d’un corps en voie de formation, dont les effectifs sont incomplets. Sur les 97 hommes inscrits dans le second contrôle, on compte 79 noirs. Il s’agit donc, sur un total de 1.200 soldats, d’un nombre restreint d’hommes de couleur. Les autres soldats sont d’origine fort diverse. Ils viennent notamment d’Europe centrale ou d’Alsace. »

Référence bibliographique : Corvisier André. Les soldats noirs du maréchal de Saxe. Le problème des Antillais et Africains sous les armes en France au XVIIIe siècle. In: Revue française d’histoire d’outre-mer, tome 55, n°201, 4e trimestre 1968. pp. 367-413. DOI : https://doi.org/10.3406/outre.1968.1472www.persee.fr/doc/outre_0300-9513_1968_num_55_201_1472

Le registre complet du Régiment de cavalerie de Saxe (période 1745-1750) peut désormais être consulté en ligne sur le site Mémoire des hommes dans les “Registres matricules de l’Ancien Régime (1682-1793)”. On y trouve de nombreux soldats natifs d’Alsace.

Conclusion : L’ancêtre de Julien SICHIEN, Michael ZIGIN, était très probablement alsacien du Palatinat. Soldat pendant la guerre de Succession d’Autriche, il a combattu en Flandre dans le régiment noir du comte de Saxe. Il y a eu un fils illégitime avec une flamande en février 1749, avant d’être démobilisé puis de se marier en Flandre en juin 1749.

Laure MESTRE, membre du CGA, section Île-de-France

L’enquête n’est pas encore résolue…

Julien SICHIEN signale que les dernières recherches concernant la famille ZIGIN à Bierbach an der Blies (Blieskastel, Sarre, Allemagne) n’ont pas été concluantes :

Mail de R. Geiger, Historische Forschung, St. Wendel (21 août 2023) :

  • Bierbach/Saar Catholic n’existe pas à cette époque, seulement à partir de 1800.
  • Peut-être avant 1800 avec d’autres villages/villes comme Blieskastel, Homburg, Zweibrücken, St. Ingbert, Neunkirchen (Saar), Bexbach, … (environnement de Bierbach) ?
  • d’après les prénoms Michael Jeremiah ses parents étaient protestants ?
  • Il y a quelques personnes sur Geneanet qui ont cette personne dans leur lignée ancestrale. Là, on suppose que Bierbach/Elsass devrait probablement être appelé Burbach/Elsass.
  • J’ai cherché Adeloch [https://archives.bas-rhin.fr/registres-paroissiaux-et-documents-d-etat-civil/ETAT-CIVIL-C61]. Vous devriez pouvoir y trouver les données de cette époque. [Recherche par L.M. >> Paroisse luthérienne de Burbach (Bas-Rhin), baptêmes 1698-1869, aucune naissance de ZIGIN ou similaire entre 1715 et 1725]
  • Burbach Catholic devait appartenir à Bouquenom. Malheureusement, ce livre d’église datant d’environ 1720 est à peine lisible (également marqué). Il n’est donc pas possible de savoir si cet homme y est vraiment né. [Note L.M. : les années 1712-1724 sont manquantes à Bouquemon.]

Mail de T. Jahnert, Bibliothèque palatine de Kaiserslautern (30 août 2023) : Recherche dans la liste des registres paroissiaux de la Bibliothèque palatine de Kaiserslautern (Liste der Register der Kirchenbücher in der Pfalzbibliothek Kaiserslautern August 2020)

  • Dans le registre paroissial réformé de la commune de Bierbach (Register des Reformierten Kirchenbuches der Gemeinde Bierbach) : rien
  • Dans les registres paroissiaux catholiques de la paroisse de Blieskastel (Register zu den katholischen Kirchenbüchern der Pfarrei Blieskastel), on trouve le nom de Maria Magdalena Siring (fille de Mathias Siring), qui a épousé Philipp Schwerer/Schwörer le 17 octobre 1774. Le nom « Zigin » ou une orthographe similaire n’apparaît pas plus loin.
Mercredi 1Adieu chère Alsace
Jeudi 2Alsatian emigration to the Black Sea
vendredi 3Sélestat… Le Chili… l’Algérie
Samedi 4Double départ pour les USA
Lundi 6Kieffer emigration to Est Eden

3 commentaires

  1. Super spannend. Het lijkt één groot detectiveverhaal!
    We duimen voor een goede afloop.
    Super excitant. On dirait un grand roman policier !
    Nous croisons les doigts pour un dénouement heureux.

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